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Cher(e) ami(e) du Tao, 

Connaissez-vous cette personnalité publique française ? 

Je vous reparlerai d’elle dans un instant, car son histoire résonne étrangement avec l’idée qui m’a inspiré la lettre du jour. 

Mais, tout d’abord, laissez-moi vous conter l’histoire de Zhongli Quan, l’un des plus célèbres des 8 Immortels…

Zhongli Quan : l’Immortel qui changea de voie

Enfant, Zhongli Quan était connu dans sa région natale pour les miracles qui se produisaient sur son chemin.

Il était déjà apprécié, dès son plus jeune âge, pour sa sagesse extraordinaire.

L’enfant grandit, et décida de suivre davantage une vie de militaire plutôt que ses aspirations spirituelles, tout comme son père l’avait fait avant lui.

Rapidement, Zhongli Quan fut recruté par la cour de l’empereur, et nommé général.

Il fut envoyé sur le champ de bataille par l’empereur Han, afin de combattre les Qiang.

Au cours de ce combat, Zhongli Quan fut lâchement trahi par son supérieur, et subit une terrible défaite.

Blessé, humilié, il se réfugia dans une montagne enneigée pour s’y laisser mourir.

C’est alors qu’une maisonnette de bois lui apparut, au milieu de la forêt.

Sur son seuil se tenait un vieillard, vêtu d’une peau de cerf blanc.

L’homme accueillit le soldat blessé, et lui offrit l’hospitalité.

Leurs discussions, profondes et empreintes de sagesse, réveillèrent l’aspiration de Zhongli Quan pour la spiritualité.

Il supplia le vieillard de l’aider à renouer avec cette part de lui-même, qu’il avait si longtemps négligée.

L’homme accepta, et se chargea de l’initiation de Zhongli Quan au Tao.

Bien des jours plus tard, le vieillard poussa Zhongli Quan à quitter les bois pour réintégrer la société, en lui faisant promettre d’utiliser ses nouvelles connaissances pour le bien de l’humanité.

Après avoir quitté la maisonnette et fait quelques pas dans la neige, Zhongli Quan se souvint qu’il n’avait pas remercié son hôte comme il l’aurait dû.

Il fit demi-tour.

La maisonnette avait disparu.

Zhongli Quan réintégra la société, comme il l’avait promis, et se consacra corps et âme à sa quête spirituelle.

Il multiplia les miracles et les bienfaits sur son passage, changeant le cuivre en argent, afin de permettre aux paysans miséreux de s’acheter de la nourriture.

Entre autres faits, Zhongli Quan fut celui qui montra la voie de l’illumination à Lu Dongbin, l’un des 8 Immortels.

Un jour, alors que Zhongli Quan méditait dans sa chambre, un mur de la pièce s’effondra, laissant apparaître une boîte en jade.

Lorsqu’il l’ouvrit, Zhongli Quan y découvrit le secret de l’Immortalité.

Il devint ainsi Immortel à son tour, et rejoignit les cieux.

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Une peinture de Zhongli Quan à la recherche de la voie du Tao, 15e siècle

Lorsque les évènements nous soufflent la voie à prendre

Comme nous tous, certainement, Zhongli Quan a essuyé au cours de sa vie une terrible défaite.

Je suis certain que nous avons tous et toutes déjà vécu un événement similaire.

Un licenciement.

Une trahison amoureuse ou amicale.

Un projet qui nous tenait à cœur, mais qui n’a pas fonctionné.

Dans le cas de Zhongli Quan, l’Immortel a dû vivre une terrible trahison, suivie d’un échec cuisant, pour se rendre compte que la voie qu’il avait empruntée n’était pas la bonne.

L’échec, vous en conviendrez tout comme moi, n’est pas agréable.

Rare est celui qui parvient à se réjouir d’une défaite.

Mais échouer, se tromper, qu’est-ce que cela veut vraiment dire ?

Est-ce une fatalité, un événement contre lequel lutter de toutes ses forces ? 

Ou, au contraire, une main tendue par la voie du Tao ?

N’oublions pas, chers amis, le principe de non-agir.

Principe contraire à notre envie de lutter contre les échecs.

À nous battre, toujours plus fort, contre les évènements.

Lorsque nous luttons contre ce qui nous arrive de plus malheureux, nous nous épuisons inutilement.

Nous nageons à contre-courant, dans un torrent vif et impétueux.

Au lieu de nous laisser porter par l’eau.

Le non-agir n’est pas de la passivité.

Il s’agit simplement de ne pas forcer les choses. 

Agir en harmonie avec le flux naturel, comme un bateau qui suit le courant plutôt que de lutter contre lui

Avez-vous déjà fait l’expérience d’essayer de nager contre le sens naturel d’une rivière ?

Si oui, vous connaissez ce sentiment d’épuisement qui vous gagne.

La douleur et la fatigue.

Le froid qui commence à ronger votre peau.

Si vous avez déjà fait cette expérience, vous savez aussi le soulagement que l’on ressent lorsque l’on cesse de se mouvoir.

Lorsqu’on accepte le sens du courant.

Lorsque nous nous y abandonnons pleinement.

Il ne s’agit pas de résignation, non.

Simplement d’un choix de suivre le juste cours des choses.

D’accepter l’évidence, au lieu de tenter de plier la réalité à la seule force de notre volonté.

La rivière est le Tao.

Accepter son flux naturel est un soulagement évident.

Quand les échecs guident notre chemin

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Peinture de Zhang Lu sur Zhongli Quan, début du XVIe siècle

J’aime voir les échecs, les trahisons et les instants difficiles de notre vie comme des buissons de ronces.

Qui pousse le long de notre chemin de vie.

Qui nous empêche de nous tromper de sentier, et, au final, de nous perdre.

Qui nous mènent, avec plus de douceur que l’on pourrait le supposer, vers ce que nous sommes et voulons profondément.

Une occasion précieuse de réorienter notre chemin.

Dans le Taoïsme, les échecs et les obstacles sont vus comme des courants invisibles dans le flot de la vie. 

Plutôt que de les voir comme des barrages, nous pouvons les percevoir comme des signaux subtils qui nous guident vers une voie plus harmonieuse.

En accord avec notre vraie nature

N’oublions jamais, ami(e)s du Tao, que la voie est celle qui apparaît sous nos pieds.

Sans forcer et sans acte de résistance.

Tout comme la maison du vieillard est apparue devant Zhongli, alors que les ronces de ses échecs l’avaient poussé à s’isoler dans la montagne.

Les échecs, les trahisons et les déconvenues de l’existence nous indiquent que nous ne nous trouvons pas sur le bon chemin.

Alors, peut-être, nous indiquent-ils où se trouve notre réelle place dans l’univers.

Celle que nous connaissons, tout au fond de nous.

Mais à laquelle nous refusons de croire.

Un exemple d’une révélation après tant de malheurs

Un peu plus haut dans cette lettre, je vous ai demandé si vous reconnaissiez le beau visage d’une personnalité française très appréciée.

Vous l’avez sans doute deviné, il s’agit de Brigitte Bardot.

Cette femme et son histoire si particulière illustrent parfaitement ma réflexion du jour.

Enfant, Brigitte Bardot a été forcée de rentrer dans les rangs.

Aux forceps, s’il le fallait.

Éducation stricte, école catholique, cours de danse classique au conservatoire de Paris.

Elle embrasse une carrière de mannequin, puis d’actrice à succès.

Brigitte s’est fondue dans ce qu’on attendait d’elle : un minois remarquable, une tenue impeccable, une présence incontournable dans toutes les mondanités.

Jusqu’à essuyer trahisons et échecs.

La jeune femme se fait trahir par son secrétaire personnel, qui vend ses plus grands secrets à la presse.

Elle se fait ensuite malmener sur les tournages, jusqu’à être blessée physiquement et émotionnellement.

Brigitte Bardot tente de se suicider.

Des années et de nombreux longs métrages plus tard, Brigitte Bardot a une révélation.

Au cours d’un tournage, elle sauva une petite chèvre d’une mort certaine.

L’animal était destiné à l’abattage, après le tournage d’une scène nécessitant la présence d’animaux.

Choquée, l’actrice acheta l’animal pour la sauver de son triste sort.

Une véritable révélation, selon ses propres mots.

Elle décida sur-le-champ de quitter sa vie d’actrice pour se consacrer à la protection des animaux.

Elle avoua n’avoir jamais réellement désiré toutes ces mondanités.

Passionnée par les animaux, elle désirait, depuis enfant, se consacrer entièrement à eux.

Brigitte Bardot a œuvré durant de longues années pour la protection animale, et est même à l’origine de plusieurs lois favorisant leur protection. 

Son engagement est loin d’être anecdotique, vous en conviendrez.

Brigitte Bardot est l’exemple même d’une personne qui a suivi ce que l’on attendait d’elle.

Et qui s’est perdue en cours de route.

Malgré des échecs et des trahisons, qui lui montraient que cette voie n’était pas la sienne.

Il lui aura fallu de nombreuses années de souffrance pour qu’elle décide, enfin, de cesser de nager contre le courant.

Qu’elle découvre enfin le chemin qui se dessinait pour elle, entre les épines des ronces.

Et qu’elle trouve la paix.

Sa véritable place.

Lâcher prise pour mieux écouter le murmure du Tao

Avec des contextes et des époques bien différentes, les histoires de Brigitte Bardot et de Zhongli m’amènent à réfléchir.

Tout comme Zhongli Quan a trouvé sa voie en se reconnectant à sa nature spirituelle, Brigitte Bardot a également suivi une voie authentique.

En quittant les attentes extérieures pour répondre à cet appel intérieur, d’œuvrer pour le bien-être des animaux.

Avez-vous parfois l’impression de devoir vous battre pour demeurer dans une voie ?

Une voie qui ne résonne pas avec ce que vous êtes réellement.

Qui ne vous rend pas heureux.

Dans laquelle vous ne trouvez ni réconfort ni réelle source de motivation.

Si nous devons tous, bien entendu, travailler et réussir à vivre en société.

Peut-être pourrions-nous imaginer une manière de répondre à cet appel intérieur ?

En suivant le chemin tracé par les ronces, par exemple.

Qui nous indique délicatement quelle voie suivre.

Pour que nous trouvions enfin une voie qui nous apporte du sens au quotidien.

Face aux difficultés, le lâcher-prise et le non-agir nous permettent de nous recentrer sur notre intériorité.

Nous trouvons alors une sagesse et une paix intérieure plus profondes que nous ne l’aurions soupçonné.

Il nous suffit d’écouter.

Peu importe le chemin que nous avons emprunté, chaque étape fait partie du Tao.

Accueillons ces ronces et ces cours d’eau avec bienveillance, en comprenant qu’ils nous aident à avancer.

Vers une vie en accord avec nous-mêmes.

Amicalement,

Charles Zhang

P.S. : N’hésitez pas à partager votre histoire dans les commentaires juste en bas.

Je serais heureux de découvrir vos expériences !

13 commentaires

  • LE TUTOUR dit :

    Je suis enchanté et facine depuis mon enfance par cette lumière, cette Âme délicate, radieuse,éclatante, gracieuse, où la vie est incarné d’un feu sacré d’artifice aux multiples couleurs. La merveille fait femme. Brigitte Bardot nous fait du 😇. Je l’aime.

  • Louise dit :

    J ai été profondément trahie, cela a affectée ma vision de la vie, de l amour… j étais quelqu un de bon , d altruiste et cela fait de moi quelqu un de méfiant, d égoïste, incapable d aimer… cela fait 3 ans que je cherche ou est la leçon positive derrière ce qui m est arrivé et je ne ltrouve pas ! Si faire le bien apporté en retour de la souffrance alors a quoi bon …?

  • levacher claudine dit :

    cette lecture m’a bcp plue – m’a détendue – m’a apaisée – car, pas gâtée hélas -merci

  • Carmen Cisneros dit :

    Merci de vos histoires pleines d’enseignements que je connais très bien car, depuis ma tendre enfance je suis à la recherche de ma vraie Vie! A l’adolescence je voulais entrer dans un couvent et me consacrer à la prière, à l’aide aux autres, etc. Ma famille m’a guidée plutôt vers le mariage et la vie de femme-mère consacrée à la famille. Quatre enfants et 7 petits enfants ont été le résultat de cette vie imposée. De toutes façons je suis entrée dans le Yoga à 11 ans d’âge (devenue Professeure de Yoga, 4 ans de formation à 57 ans), au Karate-do à 30 ans… Des maladies graves comme 3 cancers (guéris seulement avec des traitements naturels à 34 ans, à 43 ans & à 69 ans), j’ai quitté mon mari à 49 ans car je n’était pas heureuse et me suis installée à Paris où j’ai trouvé un travail dans l’Humanitaire et la Solidarité, 23 ans après j’ai eu un accident dans lequel j’ai perdu mes jambes, départ en Inde chez mes Maîtres de Yoga (2 ans à l’Ashram) : de retour en France car déshydratation grave là-bas. J’ai vécu en Ariège auprès de deux de mes enfants et j’ai perdu toutes mes économies. Des amis m’ont invité à partager un projet de collectif où l’exploration de l’humain était le plus important… Des amis m’ont accueillie chez eux pendant 6 mois, j’ai trouvé une maison en location et me suis installée dans une commune pensant pouvoir tout gérer en gagnant ma vie donnant des cours de yoga : cela ne marche pas comme attendu et je suis là. A 75 ans, pleine de vie, en bonne santé je ne sais pas comment m’en sortir, sachant que je suis gentille, toujours prête à rendre les autres heureux, les soigner, les aider. Que faire?

  • Ghyslaine G dit :

    Le “non-agir” ou “Wu Wei”. Le lien entre ces deux personnages si différents en première lecture mais qui tous deux finissent par s’aligner avec ce qui les appelle profondément. Merci de nous inviter à méditer sur le lâcher-prise, sur le fait que résister aux événements malheureux peut nous éloigner de notre essence. Brigitte Bardot, en particulier, incarne cette philosophie ; malgré des débuts de vie conditionnés par des attentes sociales, elle a trouvé finalement paix et accomplissement.
    En tant que lectrice sensible à son histoire, je trouve cet éclairage touchant, me révélant la dimension spirituelle de son parcours. Au-delà du destin individuel, il nous inspire à écouter la voix intérieure qui murmure souvent, même dans les moments sombres, où se trouve notre place. Merci de nous offrir une réflexion personnelle sur le courage d’écouter son essence malgré les ronces sur notre chemin..

  • François Richard dit :

    Tres beau, très profond et emouvant, merci! Suivre l’ appel du coeur malgré les obstacles est la voie de l’ accomplissement qui mene a la paix et a un amour aussi grand que lucide pour l’ univers entier. J’ ai instinctivement suivi cette voie depuis mon jeune âge, et aujourd’hui, après bien des epreuves, j’ en recueille les fruits. On passe de la beauté exterieure à la beauté interieure, celle qui echappe à la degradation, et mene a la decouverte de l’ eternite. La merveille des merveilles, comme dit le premier chapitre du Tao Te King, celle qui englobe tout, se manifeste en tout malgre les apparences, et transcende tout dans son absolue perfection. Merci a notre chère Brigitte et a tous ces grands sages!

  • goncalves dit :

    Merci encore pour ces belles histoires! Ça m’aide vraiment à mieux regarder les ronces sur mon chemin et surtout mieux les comprendre!!! Au départ on essaye tj de lutter mais en voulant les dégager de notre chemin on se pique !!! Et se ça saigne on est o obligé a changer de perspective! 🙏🙏🙏🍀🍀🍀

  • Constantinides dit :

    Ce conte plein de poésie a
    mis en résonance l’astro tao de novembre . Il nous proposait de “revenir vers nos racines,que l’obstacle reinterrogeait nos autoroutes cognitives et qu il ne fallait pas avoir peur de sortir ce qui est notre vérité, notre authenticité ”
    Merci de ce bel encouragement.
    Et maintenant en route!🤗

  • Leidgens dit :

    C’est exactement cela : être en accord, en harmonie avec soi- même… dans le respect des autres
    .
    Dèsolée de dire que Les journées sont courtes… . Nous sommes innondés de toutes sortes de choses et sollicités par d’autres … ‘il existe de très jolis contes beaucoup plus courts qui veulent dire la même chose .

  • Rey-Delaunay Nathalie dit :

    Raisonnance au plus profond de mon être…
    Wuwei m aide.
    Me permet de changer .
    L alignement demandé par l.’univers est si juste qu ‘au plus on chemine au plus il est exigent avec moi.
    Je l accepte car je connais sa demande et je tends de plus en plus vers elle.
    Pas de rancœur mais de l Amour.
    Pas de haine mais de l Amour et
    Le pardon pour seul compagnon,
    La prière pour Amie,
    La nature comme famille .
    Je suis à ma place.
    Merci de ces partages toujours ressourçant.
    Bon vent!
    Nathalie rd

  • Jouve dit :

    Merci pour ces mots qui font du bien, à lire en pleine conscience 🙏 laisser couler les émotions difficiles, ne pas lutter à contre courant … quelques pensées sur le taichi: Comme une longue rivière, livre de Wolf lowenthal, un voyage spirituel, état miraculeux : Rester dans son centre ce pivot non vacillant dont parle Confucius.
    Bonne pratique.

  • SUBERBIE dit :

    Ce serait trop facile, si nos chemins étaient comme ces belles allées de châteaux, bien entretenus mais plutôt ennuyeux et nous ne serions pas là aujourd’hui en pleine prise de conscience de lâcher prise. Si Brigitte Bardot s’était consacrée directement à la cause des animaux, sans être devenue cette l’icône qui faisait la Une des journaux, ses actes et sa voix seraient passés inaperçus. Il m’a fallu 70 ans de péripéties pour commencer à entrevoir le bon chemin et ma vie prends une belle direction, c’est excitant, c’est avec beaucoup de curiosités et non plus de peurs que je regarde devant moi, c’est apaisant et permet surtout de prendre les bonnes décisions. Tout le monde ne prends la même voie mais nous arriverons tous au même endroit. Je vous souhaite une belle voie …!🙏🧚‍♀️😄😌

  • Christiane Vigier dit :

    Il y a des douleurs et des terreurs qui doivent être transcender par la remise en question, l’amour pour trouver la liberté, la joie et quitter ce monde bassement matériel pour voguer vers la confiance et l’altruisme.

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