Se Recentrer… Est-ce simplement un terme à la mode ?

Pris dans le tourbillon de la vie moderne, avez-vous déjà pris un moment pour vous demander où est votre centre ?

 

Cher(e) ami(e) du Tao,

L’idée de ‘se recentrer’ est souvent perçue comme un cliché dans notre monde inondé de phrases « chocs ».

Mais qu’est-ce que ça signifie, au fond, de “se recentrer” ? 

N’est-ce pas là une quête qui nous concerne tous, à différents niveaux et à différents moments ?

Le concept de “zhong” dans la philosophie taoïste nous donne une boussole, une orientation. 

Il symbolise l’homme comme une passerelle entre le Ciel et la Terre, un équilibre délicat entre l’éphémère et l’éternel.

C’est à la fois une notion abstraite et quelque chose de très concret, de très ancré dans nos vies.

Imaginez-vous en pleine forêt, à côté d’un arbre imposant. 

Vos pieds touchent la terre, votre tête touche presque les cieux. 

Vous vous sentez comme un conduit pour des forces plus grandes que vous-même. 

Vous pouvez presque sentir l’énergie du sol et de l’air vous traverser.

N’est-ce pas la sensation qui vous envahit quand tout dans votre vie s’aligne harmonieusement ?

Mais la vie, bien sûr, n’est pas toujours en parfaite harmonie, n’est-ce pas ?

À un moment ou à un autre, nous nous sentons tous déconnectés, peut-être même perdus.
Dans ces moments-là, ce n’est pas simplement une question de malchance ou de circonstances difficiles. 

C’est souvent un symptôme d’une perte de connexion avec ce “centre” dont parle la philosophie taoïste.

Quand on parle de “centre”, on parle d’une boussole intérieure. 

Vous êtes à la fois le navigateur et le voilier sur une mer parfois tranquille, parfois houleuse. 

Vous ajustez vos voiles pour accueillir le vent, cette force invisible mais indéniable qui vous guide. 

Vous pouvez ne pas contrôler la direction du vent, mais comment choisissez-vous de réagir à ce vent ? 

C’est ici que se trouve votre pouvoir.

La philosophie taoïste ne nous laisse pas naviguer à l’aveugle. 

Elle nous rappelle que nous ne sommes pas seuls, que nous sommes interconnectés dans cet océan cosmique de l’existence. 

Nous sommes une petite partie d’un ensemble beaucoup plus grand et, en cela, il y a une forme de réconfort et de responsabilité.

Se recentrer, dans ce contexte, ce n’est pas seulement une manière de trouver son équilibre personnel. 

C’est une façon de s’harmoniser avec le monde qui nous entoure, une acceptation des hauts et des bas de la vie comme des notes dans une symphonie complexe mais magnifique. 

C’est là où le poète en vous se réveille, trouvant la beauté dans les contradictions et les nuances du quotidien.

Ce voyage vers votre “centre” n’est pas une destination avec un point d’arrivée clair. 

C’est un processus continu, un dialogue constant avec soi-même et avec l’univers. 

Mais vous pourriez vous demander : 

Comment appliquer ces principes taoïstes à notre vie moderne effrénée, où tout est question de rapidité, d’efficacité et de constante connectivité ?

Le digital a accompli un miracle moderne : il a rassemblé le monde comme jamais auparavant. 

Mais cette proximité globale a souvent un coût caché. 

Combien de fois avons-nous « écouté » un ami ou un membre de la famille tout en consultant notre smartphone, ne lui accordant que la moitié de notre attention ? 

Combien de dîners ou de soirées entre amis ont été interrompus par la sonnerie impérieuse d’une notification ?

Dans ces moments, la philosophie du “zhong” nous rappelle la valeur de la verticalité, de cet alignement profond entre le Ciel et la Terre. 

Dans le contexte des relations humaines, être vertical signifie être totalement présent, non seulement avec notre esprit, mais aussi avec notre cœur et notre âme.

Écoute profonde : un chemin vers la connexion authentique

Lorsque quelqu’un vous parle, résistez à l’envie de formuler mentalement votre réponse ou de laisser votre esprit s’égarer vers votre liste de choses à faire. 

Soyez pleinement présents, engagés au niveau du cœur et de l’âme. 

Envisagez cet échange comme s’il était le lien unique entre le Ciel et la Terre à cet instant. 

Focalisez toute votre attention sur cette conversation, comme si le bien-être de l’univers en dépendait. 

Après tout, qui sait ? C’est peut-être le cas.

Créer des moments d’intimité sans distraction

Dans l’optique du “zhong”, chaque relation est une occasion de créer un espace sacré, un sanctuaire dépourvu de distractions. 

Imaginez un dîner sans l’intrusion constante de téléphones, sans écrans allumés et sans notifications. 

Vous êtes là, tout comme l’être cher en face de vous, entièrement concentré sur le moment présent.

Chaque sourire partagé, chaque moment de silence, et chaque mot prononcé contribuent à votre harmonie mutuelle et à votre centre commun.

C’est une expérience où vous pouvez tous les deux grandir, tout comme un arbre s’étend vers les cieux tout en approfondissant ses racines terrestres. 

Vous revenez ainsi à l’essence de ce qu’est une véritable connexion humaine, une essence qui est enrichie et éclairée par la sagesse taoïste ancestrale.

Oui, cela demande un investissement émotionnel et spirituel plus important que de simplement « être là ». 

Oui, cela peut paraître inconfortable au début. 

Néanmoins, les bénéfices sont nombreux : des relations enrichies, une compréhension plus profonde de soi, et peut-être même une lueur de compréhension de l’insondable mystère du Tao.

Et ce voyage peut commencer maintenant, en ce moment précis.

Alors pourquoi ne pas prendre le premier pas dès aujourd’hui ? 

Pour commencer, je vous invite à pratiquer une simple respiration qui vous aidera à vous recentrer.

Prenez quelques instants chaque jour pour vous asseoir en silence, et simplement respirer. 

Respirez profondément, en vous concentrant sur l’air qui entre et sort de vos poumons, et en laissant vos pensées s’évaporer comme des nuages dans un ciel limpide. 

C’est un simple acte, mais un acte plein de sens, qui vous relie non seulement à vous-même, mais aussi à l’univers tout entier.

Comme le dit le vieux proverbe : 

“Un voyage de mille lieues commence par un seul pas.” 

Et ce pas peut être aussi simple que de prendre une profonde respiration.

Alors prêt à faire le premier pas ? 

Prenez soin de vous et de votre centre.

Chaleureusement,

Charles Zhang

 

P.S. : Si ces réflexions sur le “Zhong” ont résonné en vous, si elles vous ont amené à contempler votre propre centre, nous vous invitons à partager vos expériences et vos perspectives.