Cher(e) ami(e) du Tao,
Comment concilier quête spirituelle et obligations matérielles ?
Je me sens parfois frustré et désemparé, tant ces notions semblent radicalement éloignées, indissociables et impossibles à concilier, telles que les deux pôles opposés d’un aimant.
Que faire de notre vie matérielle si tout ce à quoi nous aspirons est la quête d’une vérité spirituelle, qui semble inaccessible dans un monde aussi moderne et effréné que le nôtre ?
Bien que les oppositions entre vie quotidienne et quête spirituelle semblent inconciliables, elles sont parties d’un même mouvement.
Ceci, à l’instar du Yin et du Yang, les deux aspects du Tao.
Si, tout comme moi, vous partagez cette impression de frustration profonde et cette difficulté à mêler deux entités aussi opposées dans votre vie quotidienne, je vous invite à découvrir les enseignements issus du mythe de l’Immortelle He Xian-gu.
Une leçon de Tao mêlant lâcher-prise, quête d’harmonie, reconnexion profonde.
Un véritable panneau indicatif dans un cheminement intérieur parfois troublé par les aléas et les obligations de la vie quotidienne.
Car, c’est précisément face aux questionnements existentiels que les mythes taoïstes trouvent toute leur profondeur et leur utilité.
Cela en nous offrant des figures et des histoires emblématiques, résonnant encore aujourd’hui dans notre contemporanéité.
He Xian-gu est un nom bien connu des personnes en quête des enseignements taoïstes.
Seule femme s’érigeant au côté des 7 autres Immortels, son histoire est un puit sans fond d’enseignements et de leçons spirituelles, que je suis ravi d’aborder aujourd’hui.
Figure mythologique et empreinte d’une sagesse transcendante, elle guide aujourd’hui mes pas dans une quête qui ne connaît ni fin ni réel commencement.
Elle ramène tous ceux qui s’intéressent à son histoire à leur propre quête de la vérité universelle.
Fille de He Tai, originaire du Guangdong, He Xian-gu naquit avec six longs cheveux. Un trait qui laissait déjà présager la destinée hors normes communes qui l’attendait.
Contrairement à la plupart des représentations qui ont été faites de sa divinité, ces six cheveux demeurèrent les seuls que He Xian-gu n’eut jamais eus.
He Xian-gu quitta rapidement, et très jeune, le tumulte des hommes, pour aller vivre aux Monts de Nacre.
L’histoire véritable commence lorsque la jeune fille n’avait qu’une quinzaine d’années : une figure divine lui apparut en songe, l’incitant à consommer de la poudre de mica (ou de nacre, selon les interprétations), pour que son corps physique devienne immortel.
Dotée d’une spiritualité transcendant déjà le commun des mortels, He Xian-gu obéit à son songe. La consommation de cette poudre la rendit légère comme l’air.
Poussée par une force intérieure et une intuition mystique, la jeune femme fit vœu de virginité.
Puis commença progressivement à refuser la nourriture des hommes, jusqu’à se nourrir uniquement des rayons de la lune et de nacre.
Il était possible alors de l’apercevoir par monts et par vallées, cueillant des fruits sauvages pour les offrir à sa mère le soir venu.
En renonçant à la nourriture des hommes, He Xian-gu ne fait pas que quitter le monde matériel, elle révèle une véritable voie d’harmonie en fusionnant les besoins physiques et spirituels.
He Xian-gu était connue aux alentours pour sa capacité à offrir aux hommes des présages.
Un général militaire de la dynastie des Song du Nord, Di Qing, fut l’un de ceux qui osèrent demander à bénéficier de ses présages.
Lorsqu’il demanda à He Xian-gu si son expédition pour contrer la rébellion de Nong Zhigao était destinée à la victoire, la jeune femme lui répondu :
« Quand vous irez là-bas, vous ne verrez même pas l’ennemi ».
Une prédiction qui s’avéra juste, lorsque Nong Zhigao fut vaincu au combat et s’enfuit.
L’impératrice Wu Zetian appela la jeune femme à sa cour, fascinée par les histoires et les mythes qui l’entouraient.
C’est en chemin vers le trône impérial que He Xian-gu disparut de la Terre, appelée à son destin d’Immortelle.
He Xian-gu nous apporte ici un enseignement fort, appelant à un lâcher-prise et à une transcendance humaine vers la quête spirituelle.
La jeune femme ne se détache-t-elle pas de tout ce qui fait de nous des humains, une communauté, un corps abritant une âme ?
En quittant les hommes, d’abord, pour vivre au sein du Mont de Nacre, He Xian-gu nous montre une prise de recul absolument indispensable pour nous permettre de nous élever réellement.
Êtes-vous capable de vous concentrer sur votre quête spirituelle lorsque vous êtes dans les embouteillages, au milieu de la foule, dans le tumulte de la vie quotidienne ?
Moi non plus.
Le tintement du cœur et l’appel de l’élévation ne sont pas audibles dans le ventre de l’agitation humaine, étouffés par les responsabilités, les cris, la raison commune.
Comment écouter son cœur et son âme, lorsqu’on ne s’entend même pas penser ?
He Xian-gu nous invite alors à trouver notre propre Mont de Nacre, un espace sacré empli de sérénité, dans lequel notre âme pourrait réellement nous parler…
Et où nos songes seraient alors le reflet de notre propre divinité spirituelle.
Où nous pourrions, enfin, écouter ce qu’ils ont à nous dire.
Si quitter la vie quotidienne n’est pas toujours une option – car concilier élévation spirituelle et responsabilités humaines est bien sûr complexe, mais pas impossible – nous devons alors trouver notre propre espace de recul.
Inviter le calme et la sérénité dans notre quotidien, pour nous permettre de nous reconnecter à notre profondeur spirituelle.
L’harmonie avec la nature est sans aucun doute l’un des piliers de cette quête : c’est en se reconnectant avec ce qui existe en dehors de notre condition humaine, que nous pourrons créer un lien avec le mystique, le magique, le pur et l’imparfaitement naturel.
Je ne peux aujourd’hui que vous inviter à une marche en forêt méditative, seul(e), pleinement coupé(e) des agitations citadines, afin de méditer, en marchant, aux notions de recul et de lâcher-prise enseignés par He Xian-gu.
Voyons ces instants méditatifs comme une reconnexion à l’essence profonde du Taoïsme :
Un fleuve profond qui suit son cours, sans commencement ni fin, une plongée dans un mouvement perpétuel teinté d’une poésie indicible.
Se sentir en communion avec la nature, c’est découvrir ce qui existe au-delà de soi, qui n’a pas besoin de l’Intervention pour exister dans sa forme la plus pure, la plus brute, la plus absolue.
He Xian-gu n’a-t-elle pas consommé un minéral, réduit en poudre, pour atteindre l’immortalité ?
Qu’existe-t-il sur terre de plus brut, de plus pur, que le minéral ?
Sans doute pas grand-chose.
Dans le Taoïsme, l’harmonie entre l’esprit et le corps quitte son aspect métaphorique pour devenir un véritable art de vivre.
He Xian-gu nous enseigne ici une leçon de lâcher-prise qui s’étend à nos besoins corporels.
Si, bien sûr, la consommation alimentaire est nécessaire et indispensable à notre survie – et je vous invite, bien entendu, à respecter profondément les besoins essentiels de votre enveloppe charnelle-, He Xian-gu nous apprend ici une notion de lâcher-prise, d’harmonie entre besoins physiques et spirituels absolument passionnante.
En se nourrissant exclusivement de rayons de lune et de minéraux, He Xian-gu nous guide vers son enseignement :
Faire le lien entre nourriture terrestre naturelle et nourriture spirituelle.
Apporter à notre corps physique ce qui le nourrit profondément, sans surplus, sans attachement aux notions d’excès alimentaires.
Se nourrir des rayons lunaires, tout comme He Xian-gu, devient alors une métaphore des plus puissantes.
En se nourrissant de la lumière de la Lune, He Xian-gu nous montre que le taoïsme peut être perçu comme une lumière dans les ténèbres, reflet d’une source lumineuse lointaine et nourricière, source d’apaisement spirituel et de nourriture pour l’âme.
Un reflet de la vérité spirituelle qui éclaire notre âme, tout comme elle apaise notre faim.
N’est-ce pas en cheminant vers les enseignements du Tao que nous nous sentons, jour après jour, plus fort et plus apaisé, plus doux et plus en phase…
Plus nourris ?
Rappelons que l’alimentation taoïste repose sur les 5 éléments – bois, feu, terre, métal et eau – chacun nourrissant une partie spécifique de notre être.
Apprendre à équilibrer ces éléments dans notre nourriture quotidienne, c’est apprendre à harmoniser notre propre énergie intérieure.
L’histoire de la jeune Immortelle nous invite à bien des réflexions sur notre condition humaine, sur notre place dans le grand Tout, dans le juste cheminement des choses.
Le laisser être étant, je ne vous l’apprends pas, l’un des piliers profonds du taoïsme.
L’enseignement de He Xian-gu nous invite alors, dans cette interprétation, à nous orienter vers une nourriture plus végétale, plus brute, plus à même de nous nourrir sans toucher au laisser vivre des êtres dotés d’un cœur.
Intégrer davantage de végétaux, herbes, plantes, légumes et fruits dans notre alimentation quotidienne, pour délaisser les sources animales petit à petit :
Voilà une excellente piste de réflexion pour qui souhaite lâcher prise avec le conditionnement de l’homme, et revenir à sa nature plus animale, plus profonde, plus respectueuse aussi.
Délaissés d’un ventre qui pèse lourd, lourd d’une digestion entravée, nous pourrions alors ressentir une légèreté nouvelle.
Cela nous permettrait de nous orienter plus facilement vers les rayonnements de la lune et de la spiritualité, pour nous concentrer sur notre nourriture invisible, mais ô combien nourrissante.
La jeune Immortelle renonce également, dans son mythe, aux plaisirs de la chair.
Les notions de pureté et de légèreté étant, je vous l’accorde, plutôt dépassées aujourd’hui, il est préférable de comprendre cette partie de l’histoire comme une invitation à se délester de ce qui nous tire vers le bas, ce qui nous pèse encore une fois.
De ce qui retient notre élévation spirituelle.
Accumulation matérielle, orgueil, égocentrisme, importance surdimensionnée donnée aux apparences.
Comme si le « soi » ne nous suffisait pas, comme si quelque chose en nous appelait à être rempli, et que nous recherchions, bien malgré nous, à remplir ce vide de corps physiques plutôt que de nourriture spirituelle.
Intéressante piste de réflexion, qu’en dites-vous ?
Dans cette quête d’harmonie, He Xian-gu nous montre que le Tao nous invite à réduire l’excès, à embrasser la simplicité, pour découvrir la lumière cachée dans l’ordinaire.
L’enseignement de He Xian-gu n’est pas uniquement un mythe ancien : c’est un véritable concentré d’enseignements et une source inépuisable de réflexion philosophique, que j’ai été ravi de vous partager aujourd’hui.
Inspirons-nous de la légende de l’Immortelle pour distiller son enseignement dans notre quotidien.
Prendre du recul sur notre condition humaine, en se détachant des excès et du bruit quotidien, pour observer silencieusement ce qui se passe à l’intérieur de nous.
Se reconnecter à son essence pure et naturelle.
Découvrir sa propre forêt vierge intérieure pour s’ouvrir aux merveilles de ce qui existe en dehors de notre contrôle.
Bonne quête, cher(e)s ami(e)s.
Charles Zhang
P.S. : Dans l’esprit du Tao, où chaque échange nourrit notre cheminement personnel, je vous invite à partager vos réflexions et ressentis sur cet enseignement.
Pour ce faire, il vous suffit de commenter sous cet article.
J’ai hâte de découvrir vos impressions, qui enrichiront certainement cette quête commune.
Bonjour,
Vous dites: « La jeune Immortelle renonce également, dans son mythe, aux plaisirs de la chair.
Les notions de pureté et de légèreté étant, je vous l’accorde, plutôt dépassées aujourd’hui… »
La pureté est essentiel au contraire !
Il suffit de voir le ravage qu’une simple masturbation peut avoir sur le cœur.
Renoncer aux plaisirs sexuels est non négociable pour qui veut atteindre la sainteté véritable.
Mais est-ce vraiment cela que vous recherchez?
Merci pour le texte quoi qu’il en soit.
YinyangAlendroit
Merci Charles…
Permettez moi de parler vrai (pour/selon moi) :
Pas de “quête de vérité universelle”, ça sonne si pompeusement occidental (idéaliste) à mes oreilles ! La quète de Sa Vérité, comme “universel concret” sied tellement mieux à ma philosophie. Sans oublier la précieuse beauté des “petites vérités” (Nietzsche m’a bien influencé à ce sujet).
=> Pas séparer Quotidien et Spiritualité, Pas et Voie, petits pas et grande voie, vie et Vie…
Plutôt se libérer du Quotidien (de la “distraction de soi”, quelque soit l’activité ou le loisir (en tant que Otium en grec).
Ainsi le Corps (Unité psychophysique et de tellement plus..) se lie à l’éternité (tellement plus belle à mes oreilles que l’immortalité – tq entendu en occident).
=> Ne pas “se concentrer sur sa voie spirituelle”, plutôt s’abandonner à ses bienfaits, s’en laisser porter… tant que faire se peut, sans trop interférer…
“Profondeur Spirituelle” (j’aime cette expression tant elle sonne juste à mes sens) : “le Ciel est au fond de la Grotte” (Tchouang Tseu)
=> Ne plus opposer, séparer.. les humains le font déjà bien assez… Bien Trop et pour Tout.
Idem pour “l’imparfaitement naturel”, c’est beau.. : qu’importe le “parfait” (l’idéal) quand il s’agit d’embrasser le Réel !.. et de l’aimer, tel qu’il est, nous n’avons que lui à aimer (“Amor Fati”), ou plutôt nous ne pouvons rien aimer sans d’abord l’aimer lui.
Ainsi, que peut encore et en’corps bien vouloir dire cette expression ; “enveloppe charnelle” ?..
Bonjour,
Merci infiniment pour ce texte dont j’ai l’impression qu’il est la réponse à Ma question (la plus importante en ce moment).
Concilier ma quête spirituelle et mes obligations matérielles !
Belle journée
Cordialement
Albertyna
Après un rêve qui m’a donné envie de me lever, d’en enregistrer un vocal avec les pensées qu’il m’inspirait, je suis revenu à votre texte Charles…
Et l’écho à l’hexagramme 27 du Yi King, déjà présent à mon premier commentaire mais laissé sous silence, s’est fait d’autant plus fort qu’un tirage nocturne m’y a ramené.
N’ayant le livre rouge et or dont je ne me souviens plus de l’édition (plus belle parce que plus poétique et aussi plus riche et “compliquée” en tant qu’ouverte à plus vaste champ interprétatif nécessitant d’être bien inspiré, soit plus “posé”..), j’utilise une traduction en ligne.
Elle me sert beaucoup et je l’apprécie. Vous la connaissez surement, je vous la communique tout de même : http://wengu.tartarie.com/wg/wengu.php?lang=fr&l=Yijing&no=27
Ainsi j’ajoute à mon précédent commentaire (en une humeur lassé des sempiternels retours – écho au concept nietzschéen de “éternel retour” de situation” – de clôtures, barrières, séparations, et leurs subséquentes impossibilité de communication, entre des êtres sur des plans alors trop différents. Ex : plan du sujet (le “quotidien” en société humaine) et “plans de consistances” (concept de Deleuze et Guattari – Anti-Oedipe et surtout Mille Plateaux, 1972)
C’est par là que j’interprète et étends la lecture de votre récit sur le mythe de He Xian-gu :
– Hex. 27 – Nourrir – Administration de la Nourriture : aussi bien de l’extérieur vers l’intérieur : ce que l’on laisse entre dans son corps et son esprit, ce que l’on alimente, cultive, ce dont on s’alimente et ce à quoi on se lie – tant sur les plans matériels qu’immatériels… Ainsi la métaphore de He Xian-gu s’étend bien par-delà la nourriture du corps, indissociable de l’esprit anyway..
– La distinction entre plan du quotidien (les habitudes, les “devoirs” ou obligations, les “mauvaises fréquentations”…) et des “plans de consistance” : les plans n’appartenant pas au sujet, les plans de ce qu’avec Nietzsche et Spinoza j’appelle les “puissances” – que je ne dis pas “transcendante”, plutôt immanentes (j’ai écrit un article qui comprend ce sujet, en lien avec La mémoire (de la Vie), depuis Hésiode, Mnémosyne… en passant par Prométhée et la modernité… jusqu’à un point(/flux/processus/devenir/..) de rencontre sur un terrain commun, la “terre du surhumain” (le sens de la Terre), la terre du chamanisme (d’avant les séparations/oppositions entre être et devenir, Ciel et Terre, Monde de Vérité et monde des apparences, Raison et Passions, affects et pensées, Corps et Esprit,…)… je vous le communique avec joie si vous le souhaitez – il me semble jusqu’ici bien trop incompris, voire pire, sans retour ni échos même de là où je l’aurais pensé bienvenu – ce serait un plaisir d’avoir l’honneur de votre lecture.
Encore merci pour votre récit..: Dans ces moments de profondes “déceptions/luttes internes entre accablement et envie, à défaut d’horizon, d’oraisons” (effondrements de plan de consistance et fin de processus / devenirs partagés ou perçus au moins partiellement partiellement co-sentis, co-perçus, co-vécus), de brutal retour à une profonde solitude (à La profonde solitude ai-je plutôt envie de dire, avec Pascal, Nietzsche, Krishnamurti et tant d’autres… et avec Dionysos démembré aussi…), à la situation/sensation d’impuissance à se faire comprendre ou se relier à autrui, à l’autre, à l’aimée (redevenue sujet séparé dont on devient objet de projections à défaut d’amour ou simplement d’affection), fut-ce un trop bref instant d’éternité que l’on croyait partagé. Embrasser le Réel et l’aimer encore (Amor Fati), ne pas déserter la terre et la vie, trouver les ressources et échos en son corps, les petits échos des sombres grottes et abîmes qui invitent à creuser et approfondir.
Plus aucun appétit, l’appel des ressources en soi (diète ou jeune naturel)
Même pas sommeil, sinon en conversation avec soi (rêves de profond’hauteurs)
Action ou Abandon ?
Ne reste que l’entre-deux : écrire (fut-ce dans le vide, vers l’indicible..)
Un des traits mutables le résume bien en finissant par : soupir et véritable conversion.
Ni Fataliste, ni Tragique : le “pathos de la distance” dont on sort plus profond et grand quand il comprend celle entre “l’abîme et la cime”.
Alors cette pensée qui purifie et grandit : cette distance (verticale) est la même que celle (horizontale) de “la corde tendue par dessus l’abîme entre la bête et le surhumain”, entre la terre des humains et la Terre du surhumain,…
Une corde sur laquelle avancer et danser, intimement perçue entre le masculin et le féminin
De nouveaux fils se sont tissés en la même corde sur laquelle marcher, circonspect mais serein
Là aussi, encore et en’corps, se méfier du dehors, de l’extérieur aux courants de vie à faire siens
L’abîme et la cime, le masculin et le féminin, signe de croix pour masquer le spirale d’une destinée
“Le voile entre lumière et obscurité ne s’est pas encore déchiré”, s’y faire belle et intime Nécessité
Encre noire de trop d’amours avortés
Sêve dorée de rares amours partagés
D’aucuns ont des amis qui séparent d’autrui
D’autres ont des amis qui séparent de la vie
Le choix de s’alimenter de ce qui nourrit Vie.
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Ps. Mieux que “laisser être” : laisser Devenir
“l’innocence du devenir” (Nietzsche, Ainsi Parlait Zarathoustra) = Yang Sheng (Nourrir Vivre)