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Cher(e) ami(e) du Tao, 

Et si l’acceptation du changement était la clé pour retrouver votre paix intérieure ?

Le Lao Tseu disait : 

« Le Tao est comme un fleuve en mouvement constant. Rien ne reste figé, mais tout trouve son équilibre. »

Ainsi, le changement est inévitable et fait partie de la nature, mais également de la nature humaine. 

Si la résistance au changement est normale et tout à fait compréhensible, cette situation ne nous procure-t-elle pas davantage de souffrances que de bienfaits ? 

Et si vous arrêtiez un instant de lutter contre le courant ?

Imaginez un fleuve paisible, où chaque vaguelette porte avec elle une promesse de renouveau. 

C’est cette danse du changement que le Tao nous invite à embrasser.

L’impermanence des choses est profondément ancrée dans le Tao, et de l’Univers par la même occasion. 

Et si, au lieu de freiner des quatre fers devant le changement, nous voyions davantage cela comme une opportunité d’évolution ?

Pourquoi la nature ne résiste jamais au changement (et ce qu’elle nous enseigne)

La nature évolue sans résistance. 

Chaque fin annonce un renouveau : l’arbre accepte la chute de ses feuilles en automne, et la Lune décroissante prépare son retour à la plénitude. 

Ces transformations sont naturelles et nécessaires, car elles portent en elles la promesse d’un recommencement.

Comme le disait Lao Tseu : 

« Ce qui est mou triomphe de ce qui est dur. » 

La force réside dans la souplesse, dans cette capacité à accepter le changement sans se briser.

Tout dans la nature nous enseigne que chaque cycle a son rôle : après la pluie vient le soleil, et la nuit finit toujours par céder au jour. 

Ces cycles ne se limitent pas à la nature ; ils se reflètent aussi dans nos vies. 

Une histoire d’amour qui s’achève ouvre la voie à de nouveaux liens. 

Un imprévu professionnel devient une chance de réinvention. La tristesse finit toujours par laisser place à la joie.

Nous oscillons, nous aussi, entre des moments d’allégresse et des périodes de doute. 

Alors, pourquoi lutter contre ce flux naturel, quand il nous offre tant de possibilités de grandir ?

Les émotions : ces vagues qui passent… si on les laisse partir

Un ami m’a un jour dit qu’une émotion ne dure qu’en réalité une vingtaine de secondes. 

Lorsque nous ressentons de la colère, de la tristesse, de l’angoisse, cela ne dure réellement que très peu de temps… 

Mais alors, pourquoi ressentons-nous parfois ces émotions pendant plusieurs heures… Et pour certains, durant plusieurs années ? 

Cette situation est due à notre réticence au changement. 

Nos émotions sont impermanentes, mais nous œuvrons quotidiennement à les retenir, à les empêcher de s’envoler, à nous apaiser. 

Nous retenons notre colère en nous, nous l’entretenons comme nous arrosions une plante carnivore, refusant de la laisser mourir. 

Or, la colère, en réalité, ne dure rarement plus de quelques instants… 

Si nous la laissions s’échapper, nous pourrions alors constater que le cycle des émotions perdure : nous ressentons à nouveau de l’apaisement, de la tranquillité, et même de la joie. 

“Lorsque vous lâchez ce que vous tenez trop fort, vos mains sont libres d’accueillir autre chose.”

Réalisons ensemble un exercice pratique.

Contexte : choisissez une émotion négative prédominante dans votre vie.

Réflexion : d’où provient cette émotion ? 

De quelle manière l’entretenez-vous, et refusez-vous de la laisser partir ?

Action : imaginez que cette émotion est un ballon rempli d’hélium, dont vous tenez fermement le fil dans votre poing. 

Rendez-vous dehors, dans un jardin par exemple, fermez les yeux, et ouvrez la main doucement.

Imaginez ce ballon d’hélium qui s’élève dans le ciel. 

Regardez-le disparaître lentement, emportant avec lui cette émotion qui pesait sur votre cœur. 

Ressentez la légèreté qui prend place en vous, comme une brise douce.

Le changement est perpétuel, et se retrouve également dans nos moments de vie et nos relations. 

Refuser cette impermanence des choses nous enferme dans un morceau du cycle naturel, empêchant le juste cours des événements de se produire. 

Les relations évoluent et parfois se terminent – c’est le principe même d’impermanence naturel qui régit l’univers. 

Je pense souvent à mon amie Julia, qui s’est séparée d’un ancien amoureux il y a de cela plusieurs années.

Julia s’est, bien malgré elle, enlisée dans un refus du changement : la relation était belle et bien terminée.

Mais elle refusait catégoriquement, et de manière parfaitement inconsciente d’accepter cette fin. 

Julia a alors saboté ses relations suivantes, car elle empêchait le cycle naturel de s’écouler. 

Son deuil n’était pas fait, et le cycle naturel des choses ne pouvait alors avoir lieu.

Un jour, un ami (de très bon conseil), a évoqué cette situation avec elle, et lui a proposé d’écrire une lettre de rupture à son ancien amoureux, qu’elle continuait de pleurer malgré le temps passé.

Même si la rupture effective avait eu lieu il y a plusieurs années, Julia avait besoin de mettre un point final à cette histoire, afin de pouvoir enfin aller de l’avant. 

Elle écrit cette lettre, avec beaucoup de difficulté, afin de vider son cœur de ses émotions négatives. 

Puis, elle brûla la lettre. 

Elle ressentit immédiatement un immense soulagement : son histoire avait enfin eu la conclusion dont elle avait besoin. 

Julia retrouva petit à petit sa joie de vivre. 

Elle cessa d’évoquer sans arrêt son histoire d’amour brisée. 

Elle guérit, enfin.

Quelques mois plus tard, Julia rencontra Mehdi. 

Ils sont aujourd’hui mariés, parents d’une adorable petite fille, et mon amie est plus heureuse qu’elle n’ait jamais pu l’être.

À votre tour, à présent. 

Contexte : prenez un moment de transition dans votre vie que vous avez refusé.

Réflexion : posez-vous la question : quel nouveau cycle pourrait émerger de cette fin ?

Action : réalisez une séance de méditation ou organisez une cérémonie informelle (comme celle de la lettre pour Julia) qui vous permettrait d’accepter le changement.

La peur n’est pas une ennemie : transformez la en opportunité

“Ne résistez pas aux marées de la vie. Laissez-les vous porter là où vous êtes censé aller. »

Si la peur du changement est naturelle, celle-ci contre les cycles naturels de notre vie, et nous retient dans notre croissance en tant qu’êtres humains. 

Nous avons tous vécu une séparation douloureuse, un projet qui échoue, ou une amitié qui s’efface avec le temps. 

Mais, comme les arbres nus en hiver, ces moments laissent de la place pour une floraison inattendue au printemps.

Et si, tout comme Julia, nous empêchions le changement de se produire, de peur de ce qu’il pourrait entraîner, au lieu de le considérer comme un moteur d’épanouissement ?

L’attachement à la permanence est une illusion qui nous enferme, nous empêche d’avancer et de grandir en tant que personnes. 

Les choses changent, les relations évoluent, et nous ne pouvons absolument rien y faire. 

L’accepter est une libération absolue. 

Julia a retenu en elle les bribes d’une relation passée.

Mais cela n’y changeait rien : malgré son refus d’accepter la réalité, son histoire d’amour était bel et bien finie. 

En résistant au changement, Julia n’a pas modifié la réalité des choses : elle a simplement empêché le cycle naturel de l’impermanence de suivre son cours. 

Et elle a freiné sa propre évolution personnelle. 

L’acceptation du changement est un moteur de libération insoupçonné.

Et les exemples de cette leçon de vie se retrouvent tout particulièrement chez les taoïstes.

Par exemple, les taoïstes des montagnes Wudang, reconnues pour leur pratique du Tai Chi et pour leurs monastères, ont entièrement intégré l’acceptation des cycles naturels dans leurs habitudes quotidiennes. 

Ils considèrent que l’harmonie avec les changements naturels et humains constitue la voie vers la paix intérieure. 

Ils croient fortement à l’idée que l’acceptation du cours des choses est une clé indispensable pour mener une vie sereine. 

Ainsi, ils adaptent leurs pratiques et leurs habitudes de vie au fil des saisons : les pratiques introspectives et lentes sont davantage pratiquées en hiver, tandis que les actions demandant dynamisme et force sont réservées aux saisons plus chaudes.

Réalisons ensemble un exercice.

Contexte : identifiez une peur liée à un changement imminent. 

Réflexion : réfléchissez aux conséquences de cette peur sur votre vie (incapacité à passer à l’action, humeur irritable, fatigue, rumination mentale…)

Action : imaginez, au lieu de lutter contre, comment vous pourriez surfer sur ce courant, et utiliser ce changement à votre avantage.

Apprenez à ajuster vos voiles pour naviguer au gré des cycles de la vie

De nombreuses pratiques taoïstes peuvent vous aider à intégrer plus sereinement l’idée de l’impermanence, pour vous permettre de vous reconnecter avec la naturalité de vos cycles.

L’observation neutre et objective de ce qui vous entoure est une ressource infinie d’enseignements permettant d’accepter la notion de changement tout en l’intégrant petit à petit à votre quotidien.

Vous pouvez, par exemple, réaliser une méditation des cycles naturels. 

Pour cela, visualisez un cycle présent dans la nature, comme les saisons par exemple, et essayez de relier chaque phase avec une période de votre vie.

Essayez de comprendre comment vos cycles personnels évoluent, afin d’intégrer la notion d’impermanence dans votre vie.

L’écriture introspective est également un outil de choix pour vous aider à mieux accepter le changement. 

Notez, par exemple, une perte récente dans votre vie : un projet qui n’a pas abouti, une fin de relation ou d’un contrat de travail… 

Et inscrivez ensuite ce que cette fin de cycle est en train de faire émerger : une motivation à vous remettre au sport, l’envie de changer de carrière, des retrouvailles avec des amis de longue date…

Nous vous proposons également un exercice au long cours, qui vous permettra de noter les subtilités de l’impermanence dans les cycles de la nature. 

Car, tout comme dans votre expérience humaine, la continuité des cycles ne s’effectue pas du jour au lendemain de façon brutale : le changement prend du temps, même si nous ne prenons pas toujours la peine d’y attarder notre attention. 

Pour cela, placez-vous face à votre fenêtre tous les jours, au même moment de la journée, pendant 10 minutes. 

Regardez bien. 

Quelles différences notez-vous, de jour en jour ? 

Le soleil se couche-t-il un peu plus tard ? 

Les premiers bourgeons de feuilles commencent-ils à éclore ?

 L’arbre en face de chez vous perd-il de plus en plus son feuillage ? 

Profitez-en pour noter également, chaque jour, ce qui change en vous : où vous en êtes dans votre vie, dans quel état d’esprit, dans quelles émotions… 

Après seulement quelques semaines, vous pourrez relire vos notes, et vous rendre compte des cycles qui s’écoulent sous vos yeux, sans même que vous ne vous en rendiez pleinement compte.

“Ce qui coule doucement atteint toujours son but.” Lao Tseu.

Ces exercices, intégrés au quotidien, vous permettront d’embrasser de manière plus sereine la fluidité de la vie, et d’intégrer davantage de perméabilité au changement dans votre manière d’Être, jour après jour.

Ouvrir son cœur à l’impermanence

Le Tao est un mouvement constant, nous rappelle sans cesse combien l’impermanence des choses, loin d’être une menace, est une magnifique promesse de renouveau. 

“Ce n’est pas le vent qui change de direction, c’est nous qui apprenons à ajuster nos voiles. »

Apprendre à ajuster nos voiles, à nous laisser porter vers le courant de l’Univers, en toute sérénité : voici ce à quoi nous aspirons aujourd’hui, pour retrouver notre paix intérieure.

Embrasser l’impermanence, c’est comme ajuster vos voiles pour naviguer au gré des vents. 

Le Tao ne promet pas une mer calme, mais il offre une boussole précieuse : celle de l’acceptation. 

Alors, aujourd’hui, pourquoi ne pas larguer les amarres et laisser le courant vous porter ?

Bien à vous

Charles Zhang

P.S : Laissez un commentaire pour partager vos pensées, vos expériences ou votre avis : chaque partage nous enrichit !

3 Comments

  • yvon dit :

    j’aime beaucoup, très enrichissant ,cela m’aide à réfléchir ,avoir une autre vision.Merci j’aime bien vous lire .j’attends d’en avoir d’autres avec impatience.

  • Luce Alexandra Desjardins dit :

    ce matin en me réveillant je vous ai lu et cela m!a rejointe beaucoup. Cela parle de ma difficulté à accepter les changements tant au niveau de mon

    âge que d!aaaaaaautres domaines de ma vie. Donc je vais continuer à réfléchir et à relire votre texte. Je voudrais ssouvent que tout demeure pareil.

    Et contrôler comment je voudrais cela se passe.

  • Amandine dit :

    Bonjour,
    pour moi c’est difficile mais je sais que ces derniers mois avec tous ce que j’ai traversé me mènent à apprendre à accepter l’impermanence.
    Je ne sais pas trop ce qui m’est arrivé et je ne pourrais pas précisément vous expliquer, mais au travers d’une relation j’ai perdu en 6 mois mon travail, cette relation, la relation avec le père de mon fils, mon appartement, tous mes meubles, ma voiture. C’était un choix délibéré que de faire table rase en perdant cette relation, c’était comme une évidence. Et à présent la vie a repris son cours j’ai retrouvé un emploi, un appartement et je suis remeublée et remotorisée. Tout cela en 6 mois. Cela dit… mon corps en a prit un coup et à l’intérieur bien que j’ai mis en place tout ce qu’il fallait pour reconstruire j’ai du mal à accepter toutes ces pertes en si peu de temps, je suis profondément choquée et cela se traduit par une difficulté à me nourrir. Maintenant qu’un nouveau mouvement émerge j’ai du mal à lâcher prise et m’y rendre et accepter toutes ces pertes. Mais je comprends… je comprends que c’est écrit ainsi et que le renouveau est synonyme de Vie. Si j’arrive à m’en remettre au cycle et l’accepter, je pense que je le pourrai pour toujours tellement cette expérience à été forte. Merci pour vos enseignements, terriblement précieux et beaux !

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