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Cher(e) ami(e) du Tao,

« Si vous jugez un poisson à sa capacité de grimper à un arbre,

Il vivra toute sa vie en croyant qu’il est stupide »

Cette citation d’Einstein, qui figure parmi mes préférées, me semble un point de départ parfait pour réfléchir à une question essentielle :

Quelle est notre juste place dans ce monde ?

Et si, tout comme ce poisson, nous étions tous de fabuleux nageurs, prisonniers d’un monde qui nous demande de grimper aux arbres ?

L’histoire que je vais vous conter vous aidera sûrement à vous réconforter, si, vous aussi, vous ressentez parfois un décalage avec la société et ses attentes impitoyables.

Lan Caihe – l’Immortel.le affranchi.e au coeur pur

Lan Caihe est né durant la Dynastie Tang.

Peu d’informations concernant son enfance et son environnement sont connues.

Cependant, cet Immortel fut apprécié pour sa personnalité hors normes.

Ni homme, ni femme, ou peut-être les deux, Lan Caihe transcendait les catégories que nous imposons aux êtres.

Avec sa tenue parfois extravagante – une jupe un jour, des guenilles le lendemain – Lan Caihe captivait par son excentricité et son esprit libre.

Cette personne était connue dans sa région pour son excentricité.

Elle portait des vêtements chauds en été.

Des tenues légères et frivoles au cœur de l’hiver.

Elle portait souvent un panier sur le sommet de la tête, comme un chapeau improvisé.

Elle ne portait jamais deux chaussures similaires, et, parfois, ne se chaussait que d’un pied.

Elle était connue pour chanter les chants des Immortels à qui voulait les entendre.

Elle était appréciée pour sa générosité, son cœur pur et joyeux.

Lan Caihe, bien que vivant dans le dénuement, offrait chaque jour le peu qu’il possédait à ceux qui en avaient encore plus besoin.

Sa vie était un chant de liberté, loin des cases et des attentes de la société.

Il vivait loin des attentes de la société, loin des normes, en dehors de toute case prédéfinie.

Loin des nécessités sociales, du politiquement correct, des chemins tout tracés.

Un jour, Lan Caihe rencontra un mendiant au corps couvert de furoncles.

Il en prit soin durant des jours, le nourrissant et le réconfortant.

Lan Caihe ne s’arrêtait pas à l’apparence des personnes.

Il voyait la beauté de chacun.

Un jour, le miséreux se transforma en Li Tieguai, le premier des Immortels.

Touché par la gentillesse et la générosité de Lan Caihe, il lui offrit l’Immortalité.

Cependant, Lan Caihe décida de rester quelque temps encore sur Terre.

Il avait sa propre voie à suivre, avant de découvrir l’univers des cieux et de la vie éternelle.

Lan Caihe parcourut alors le pays en encourageant tous ceux qu’il rencontrait à s’ouvrir aux enseignements du Tao.

Chantant et dansant, comme à son habitude.

Lorsqu’il se sentit enfin prêt à embrasser sa destinée d’Immortel, Lan Caihe retira son manteau et sa botte unique, afin d’enfourcher une grue blanche.

Et s’envola aux cieux.

En riant.

Lan Caihe : une histoire d’émancipation et de pureté de cœur

L’histoire de Lan Caihe peut prêter à sourire.

Comment ne pas s’amuser d’un tel personnage, résolument atypique, mais pleinement en phase avec lui-même ?

Lan Caihe est une personne pleinement affranchie des normes sociales.

Libérée des habitudes que nous adoptons sans y réfléchir, simplement parce qu’elles sont considérées comme normales.

Porter deux chaussures identiques si possible.

Porter sur notre tête un chapeau, et non pas un autre objet choisi au hasard.

S’intégrer dans la société avec un emploi stable et une routine bien définie.

Nous montrer calmes et sages, dociles et obéissants.

Je l’avoue, Lan Caihe me fascine, m’émerveille et me questionne.

Insouciance et liberté, voici les deux mots qui me viennent à l’esprit en découvrant cette histoire.

Et vous, comment pourriez-vous vous reconnecter à cette liberté ?

Comment arrêter de vous débattre pour devenir quelqu’un que vous n’êtes pas, alors que votre essence véritable ne demande qu’une chose : être enfin entendue, enfin libérée ?

Celle d’être pleinement nous-mêmes, dans une résonance avec le Tao.

Comment cesser de lutter pour changer qui nous sommes profondément ?

Alors que notre être véritable ne demande qu’à s’exprimer librement.

Entrer dans le moule, coûte que coûte.

Connaissez-vous ce jeu pour petits enfants, qui consiste à faire entrer des formes dans un modèle en bois ?

Le rond dans le rond, le triangle dans le moule en triangle, le carré dans le carré.

J’ai parfois l’impression d’être un carré que l’on essaie de faire entrer dans un triangle.

L’impression de dépasser du cadre établi, de ne pas parvenir à me conformer.

L’impression de penser, parfois, en dehors de la case qui m’est assignée d’office.

De vouloir quelque chose de plus grand, de plus adapté, de plus personnel aussi.

L’impression de me trouver en décalage avec ce que l’on attend de moi.

De ne pas réussir à satisfaire les attentes des autres.

Attentes qui voudraient que je devienne un triangle, alors que je ne serais jamais autre chose qu’un carré.

Un superbe, parfait, et joli carré, certes.

Mais un carré tout de même !

J’ai parfois l’impression que l’on essaie de raboter mes rebords.

Mon originalité, ma sensibilité, ma douceur et ma spiritualité.

Pour me faire entrer de force dans un moule qui ne me correspond pas.

Routine stricte, discipline de fer, ambitions à la mesure de ce que l’on attend de moi.

Cher(e) ami(e) du Tao, je sais, du plus profond de mon cœur, que je ne suis pas le seul dans cette situation.

Je suis certain que vous aussi, vous avez parfois cette impression de ne pas être « assez ».

Assez triangle, dans cette métaphore.

Mais dans notre contexte moderne, cela peut être : pas assez ambitieux, pas assez téméraire, pas assez conformiste.

Je sais la souffrance qui découle de tout cela.

Mais, comment en vouloir à un carré de n’être autre que lui-même ?

Comme nous l’avons vu au début de cette lettre, Einstein disait « si vous jugez un poisson à sa capacité de grimper à un arbre, il vivra toute sa vie en croyant qu’il est stupide ».

Je me dis que seul notre environnement peut nous faire croire que nous ne sommes pas à la bonne place.

Pas « assez ».

Effectivement, le poisson n’appartient pas à la forêt.

Pourquoi donc faudrait-il qu’il apprenne à grimper aux arbres ?

Lan Caihe n’appartient pas à un monde standardisé et binaire.

Pourquoi donc faudrait-il qu’il se force à être autre chose que lui-même ?

Dans notre réflexion, la norme établie par la société peut nous faire croire que nous n’avons aucun potentiel.

La question est donc la suivante : manquons-nous réellement de potentiel, ou sommes-nous juste à la mauvaise place ?

Je pense que vous avez d’ores et déjà deviné la réponse.

Découvrir notre singularité intérieure, en résonance avec le Tao

Oscar Wilde disait :

« Soyez vous-même. Les autres sont déjà pris ».

Quoi de plus véritable et de plus profond que cette réflexion, pour accompagner notre histoire du jour ?

Tout comme Lan Caihe s’est forgé une vie à la mesure de son originalité, nous pouvons, nous aussi, pleinement accepter ce qui fait que nous sommes « nous ».

L’histoire de Lan Caihe nous montre qu’il est possible de ne pas se laisser enfermer dans des rôles ou des attentes sociales.

Nous pouvons, nous aussi, accéder à la liberté intérieure d’être pleinement qui nous sommes réellement.

Sans fausse pudeur, sans honte démesurée, sans nous en excuser.

Car, qu’il y a-t-il réellement de honteux dans notre personnalité ?

Si nous agissons en accord avec la philosophie taoïste, dans le respect des autres et de qui nous sommes,

Que peut-il bien se passer de si grave ?

« Il ne faut pas intervenir sur le monde ; il faut le prendre tel qu’il est et ne pas chercher à le transformer » dit Lao zi.

Alors, pourquoi, tout comme Lan Caihe, n’adapterions-nous pas cette philosophie et ce grand principe taoïste à notre propre personnalité ?

C’est en découvrant la richesse et l’unicité de notre être que nous pouvons réellement nous faire confiance.

Nous ouvrir à ce qui nous entoure, débarrassés de la peur d’être jugé ou mal-aimé.

Et pleinement nous inscrire dans le moment présent.

Car oui, lutter contre qui nous sommes réellement est épuisant.

Démotivant, aliénant.

Je ne le sais que trop bien.

Lutter pour conserver une apparence dans les normes, pour nous conformer sans cesse à ce que l’on attend de nous, est un combat d’une vie.

Un combat inutile, vain, et profondément malheureux.

Bien sûr, cher(e) ami(e) du Tao, je n’incite personne ici à tout laisser tomber du jour au lendemain.

À quitter famille et travail pour se retirer loin du monde.

Je vous invite simplement à vous questionner sur la manière dont votre être véritable s’exprime.

Est-ce via la médiation, l’engagement dans des causes charitables, l’appréciation du moment présent, la pratique artistique ?

Ou tout autre chose ?

Peut-être aurions-nous tout à gagner à offrir davantage de temps à notre véritable moi.

Pour qu’il puisse librement exister.

Le temps d’une marche en forêt, d’une réunion amicale, d’un moment en famille.

Quoi que ce soit, offrez-vous cet espace.

Car c’est dans ces instants, aussi simples soient-ils, que la beauté de votre essence peut pleinement briller.

Cher(e) ami(e), je nous souhaite aujourd’hui de découvrir quels sont ces instants de liberté que l’on offre à soi-même.

Pour les cultiver, plus régulièrement, mais surtout, plus sereinement.

De trouver l’environnement qui nous permet d’exister pleinement.

Avec toute mon amitié,

Charles Zhang.

PS : J’attends de lire vos précieux commentaires, j’aimerais tant prendre connaissance de vos ressentis, vos expériences…

N’hésitez pas à m’écrire juste en bas !

9 Comments

  • Lefevre Ann dit :

    Bonjour,
    Voilà bientôt 2 ans que je me suis offert la liberté de vivre, ce que je choisi de vivre, et cela après une très grosse dépression qui m’a amené au suicide, raté puisque je suis là. Ce n’était pas mon heure,mais il fallait que ma vie change, j’ai donc pris le temps de comprendre ce qui n’allait pas, mis des mots sur mes maux, et repris mon bâton de pèlerin sur les chemins de la vie, ma vie.j’ai déménagé, j’habite maintenant près de la mer, j’ai besoin de voir la mer,ma mère, ma maman. Je médite, tous les jours, et vis à mon rythme, en vous suivant j’ouvre mes ailes et les déploie je vis enfin ” ma vie” avec bonheur
    Ann

  • Marie helene Gouon dit :

    Merci pour cette belle histoire – c’est tout à fait ce que je recherche – Mark Twain disait les deux plus i importants jours de votre vie : le jours de votre naissance et le jours ou on comprend pourquoi on naît ! C’est l’amour de soi l’amour de l’autre des autres et du tout autres . …. Quel programme ! Je me demande souvent – qu’est-ce ce que l’amour te donnerai de faire en ce moment ? Et ça m’aide beaucoup . Mais j’oublie souvent alors je repars et je repars c’est pour cela que je lis astro tao et vos histoires car elles me ramènent à moi
    Merci
    Marie helene

  • Robert dit :

    Plus je bois, plus je m’enivre. Ces textes, ces pensées sont ma boisson. Je vous remercie pour vos enseignements!

  • Pascale B dit :

    combien de fois, dans une vie, nous tentons de faire/dire “ce qu’il faut” pour entrer dans la/les case/s dans laquelle/lesquelles les autres nous ont mis ??, la case des parents est différente de celles des frères et soeurs, de celles des enfants, des amis, des collègues, des “supérieurs” hiérarchiques, des conjoints, …
    alors il faut chaque fois mettre le masque du personnage attendu par chacun … c’est épuisant et déstructurant !
    combien de fois doit-on (ou plutôt pense-t-on que l’on doit) se comporter en fonction de ce que les autres pensent de nous ? en fonction de la manière dont eux nous voient ?
    “quand tu dis oui à quelqu’un, vérifie que tu n’es pas en train de dire non à toi-même ”
    et le temps passant … on ne sait même plus qui l’on est ! alors, espérons “qu’il n’est jamais trop tard” pour être SOI

  • sabine weber dit :

    Absolument , en tant que poisson ayant vécu en banlieue parisienne , puis en Savoie et maintenant les pieds dans l’eau de la Méditerrané dans l’Aude , après la danse , l’enseignement du ski et de la voile , et plein d’autres choses
    J’apprécie énormément de retrouver le Tao après 10 ans de cette façon si vivante et conviviale avec Fabrice et ce lieu , Romain ,Véronique et toutes et tous , tout en suivant les enseignement et les pratique de Grigori Grabovoï
    La joie de partager et vivre tranquilou à notre rythme , pour rester toutefois très vivante même à 70 ans
    Et à dimanche 8 hâte d’en savoir un peu plus sur mon âme et les finances pour par exemple venir en Suisse
    Et merci pour cette belle lecture matinale
    Belle journée de vie éternelle et harmonieuse

  • Vecera dit :

    J’apprécie profondément votre l’histoire c’est la liberté découvrir tes potentielles. Nous venons tous de la source de vie et nous sommes uniques.
    Jaim bien la peinture et j’ai demandé aide à une amie peintre. Elle m’a refusé en disant fais comme tu le sens. Avec difficulté mais je prends très plaisir et ceux sont les cadeaux plus apprécié par les autres. Je partage mon plaisir.
    Merciiiii de me rappeler ” moi” parce que depuis 9 ans de mariage je suis plus… cette l’histoire me donne envie de la reprendre. Merciiiii.

  • chapoulie francoise dit :

    j’aime votre présentation des Immortels, pas seulement leur légende à chacun mais leur symbolisme – peut-on dire cela – mis à notre portée, ils nous semblent plus vivants encore. Merci et à suivre la suite…

  • Andre Gassiot dit :

    Bonjours Charles, un grand merci pour cette “Histoire” pleine d’enseignements et qui mériterait beaucoup de commentaires. Sans entrer dans les détails, je me questionne, très modestement, sur la nature de l’état “d’Immortel” Terrestre ou Céleste. S’agit-il de l’aboutissement du travail spirituel que nous effectuons chaque jour dans notre voie et notre vie ? Le pauvre mendiant que rencontre Lan Caihe, n’est il pas ce que nous sommes dans l’état de chercheur ? Un potentiel qu’il reste à découvrir, que ce “Non Être” de Lao Zi n’est-il pas, en fait, que l’absence de devenir de l’Être que nous sommes au dedans ? Un dernier commentaire, la seule chose que nous pouvons faire est de changer nous-même pour découvrir et devenir ce que nous sommes au fond, nous ne pouvons changer le monde ! En changeant, je reste persuadé que notre environnement en ressent les effets et produit un ou des changements, peut être dans une autre “temporalité” ? Très heureux d’avoir pu vous lire. Cordialement.

  • Parker dit :

    Merci cher ami du Tao merci beaucoup pour votre belle histoire plein d espoir de Lan Caihe toujours empreint d une grande sagesse. Je comprends parfaitement le sentiment que vous évoquer mais nous sommes tous unique en la voie du Tao et unique par Nos aspirations mais la bonté est ce qui résonne en harmonie avec notre nature interieur la voi le Tao nous sommes Un avec le tout alors ayons confiance comme lorsque l on seme une graine elle deviens fleure nous aussi ayons confiance en nous , l histoire montre quand on agit en accord avec soi on devient heureux comme Lan à la fin s en vat en riant merci merci merci 🙏

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